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Les métiers manuels : Parents pauvres de la formation par le numérique - Mimbus

Rédigé par Admin | Apr 18, 2024 1:54:54 PM
 
 
En France aujourd’hui, on recherche plus de 3000 soudeurs. Dans le monde, c’est 100 000 experts de ce métier que l’industrie recherche désespérément. A l’heure de l’Usine du Futur et l’Industrie 4.0, on a un peu oublié les métiers manuels, ceux qui réparent, construisent et façonnent le monde là où les machines ne peuvent pas le faire ou le ne font pas encore.
 

Dans les pays émergents c’est un problème de survie pour la population. Dans nos pays, c’est une question de transmission des savoirs afin de conserver ces expertises mais c’est surtout un problème d’éducation.

 

 

Une question d’image

 

Demandez donc à un collégien de vous parler du soudage. Quelle image en a t-il ? Comment devient-on soudeur ? Le problème commence ici. Aujourd’hui, il faut sensibiliser les jeunes à ces métiers en tension, leur faire découvrir la large palette de professions qu’ils n’imaginent même pas. Il faut valoriser ces métiers qui, encore aujourd’hui, ne sont que des solutions alternatives à une carrière « académique ».

Et l’image passe par l’expérimentation. Or il est très difficile de mettre en place une découverte des métiers du bâtiment sans aller sur un chantier, des métiers de l’industrie sans aller dans une usine. Dans notre système éducatif, tout est fait pour valoriser les métiers intellectuels (soft skills) et, à défaut, ceux qui ne rentrent pas dans le moule sont réorientés vers des métiers manuels (hard skills). L’image des métiers est dévalorisée mais aussi, l’image que l’apprenant se fait de lui… Il sera surement un artiste dans son domaine, il pourra exceller dans sa profession, il gardera toujours en mémoire son échec dans le parcours scolaire. Tout est fait, dans nos sociétés pour valoriser l’intellect au détriment de l’habileté…

Comment appelle-t-on un enfant dont les compétences intellectuelles sont supérieures à la normale ? Un génie, un surdoué, un enfant précoce….

Comment appelle-t-on un enfant dont les compétences manuelles sont supérieures à la normale ? … Réfléchissez, j’attends vos réponses !

On ne valorise pas ces compétences et elles ne sont exploitées que lorsque les premières ne sont pas au rendez-vous. Et pourtant c’est bien les compétences manuelles qui sont mises en œuvre en premier lieu chez l’enfant et tout au long de son apprentissage. Avec la révolution numérique, la génération Z est encore plus manuelle qu’avant. Elle développe une agilité toute particulière à manipuler des surfaces tactiles et des manettes de jeu. Et malgré tout notre système éducatif s’entête à développer un enseignement massivement intellectuel. La nouvelle génération veut vivre une expérience, se passionner pour l’inconnu en s’y immergeant, là où on cherche à lui faire apprendre par cœur l’ensemble des outils nécessaires. Et cette remarque générale est d’autant plus vraie pour les métiers manuels, cruellement absents de la liste des métiers rêvés de nos chers petits.

 

La solution numérique

 

On en parle beaucoup. Le numérique est là, à nos portes, il se développe dans la plupart de nos activités, de nos sociétés. Il a fait, depuis quelques années également, son entrée à l’école et l’on parle désormais de eLearning, Social Learning, LMS, Serious Games, … Autant d’outils qui tentent de trouver une application efficace du numérique à l’enseignement. Mais pour nos métiers manuels, le numérique n’a pas encore passé la porte des ateliers ! Ou si peu…

Pourtant les simulateurs virtuels sont nombreux et cela fait déjà plus de 20 ans qu’on les utilise pour les pilotes chez AIRBUS ou la maintenance chez AREVA. Mais ce domaine est encore majoritairement celui des grands groupes industriels et assez peu des centres de formation ou des lycées professionnels. Aujourd’hui, avec l’avènement de solutions technologiques à bas coûts, tels que les CARDBOARDS ou les casques OCULUS et HTC VIVE, le contenu se développe rapidement et les environnements virtuels industriels commencent à être à la portée des écoles. Alors pourquoi le numérique n’est pas omniprésent dans les formations professionnelles ?

Deux raisons à cela :

  1. La résistance au changement. Les enseignants ne sont pas préparé à ces nouveaux outils souvent considérés comme des jeux… Et à juste titre car c’est par le jeu qu’on capte l’attention des jeunes générations et qu’on doit leur permettre d’apprendre.
  2. Le manque d’intégration dans la pédagogie. Ces simulateurs sont des jeux en soit. Ils sont très éloignés des méthodes traditionnelles d’apprentissage. Ils proposent souvent une expérience individuelle alors que le formateur doit gérer un groupe. Intégrés dans une pédagogie traditionnelle, les simulateurs restent des moyens de valoriser l’image de la formation mais ne la rendent pas plus performante pour autant.
    Le numérique ? Une solution pour faire évoluer et développer la formation aux métiers manuels ? … Pas seulement, et pas suffisant !

Le numérique requiert la remise à plat totale des méthodes pédagogiques car il amène de nouveaux moyens de suivi et de formation. Il transforme le métier du formateur, il révolutionne sa formation.

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A suivre !